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Fanny Keizer : quand je joue ou quand je dessine, je suis dans un autre monde
Équipe féminine
20 février 2020

Fanny Keizer : quand je joue ou quand je dessine, je suis dans un autre monde

Est-ce que tu as toujours joué aux buts ?

Pas toujours, non. À l’école de foot, j’ai commencé comme joueuse de champ, un peu partout. C’est en junior E, à Plan-les-Ouates, que j’ai été aux buts. Ça s’est fait petit à petit, d’abord juste sur les exercices de frappe à l’entraînement puis en match.

Il y a un gardien ou une gardienne qui t’inspire ?

Quand j’étais petite, j’aimais beaucoup Edwin Van Der Sar et Iker Casillas, et actuellement j’aime beaucoup Marc-André Ter Stegen et Yann Sommer.

Tu as des origines néerlandaises, c’est ça ?

Exact, 50% du côté de mon père.

Tu as déjà célébré un arrêt sur penalty comme Memphis Depay ?

Pas encore !

Tu as eu l’occasion cette saison d’engranger du temps de jeu en 1e Ligue avec la Team Etoile Carouge-SFCCF 2. C’est important pour les jeunes joueuses, et surtout pour une gardienne, d’avoir une équipe réserve d’un bon niveau ?

Oui, c’est important, car le fait d’avoir une équipe réserve d’un bon niveau permet d’acquérir de l’expérience et du temps de jeu. Même si le niveau est un peu plus faible, cela permet aux joueuses qui manquent de temps de jeu en LNA de garder le rythme d’un match. Jouer en 1e Ligue permet aussi d’emmagasiner de la confiance.

Le Servette FCCF a bénéficié cette année d’un joli renfort à ton poste, avec l’arrivée de Gaëlle Thalmann, gardienne de l’équipe de Suisse. C’est une motivation pour toi de t’entraîner à ses côtés ?

Oui, ça ne peut que motiver de s’entraîner avec quelqu’un de ce niveau et avec autant d’expérience. Pour moi, ça n’a toujours été que du positif de pouvoir m’entraîner avec des gardiennes qui avaient plus d’expérience que moi, car elles m’ont toujours conseillée et aidée à progresser. Que ce soit quand quand je suis arrivée à Chênois, avec Anaëlle Nicli qui m’a aidée au début ou Ana Castro à Servette, j’ai toujours eu des gardiennes qui me donnaient l’envie et la motivation de continuer à travailler et à me donner. Cette année, c’est encore plus particulier car Gaëlle est quelqu’un de très exigeante, envers elle-même en premier et envers les autres, du coup ça te pousse à faire de ton mieux. Elle est aussi de bon conseil.

Parlons un peu de ton autre sujet de prédilection : tu as toujours été passionnée d’art ?

Pas depuis toujours, ou en tout cas pas autant que par le foot. Je dessine depuis que je suis petite, mais c’est depuis que je suis au collège que je m’y suis mise plus sérieusement. J’y ai choisi art comme option spécifique, et c’est le fait de suivre des cours d’art et d’histoire de l’art tout en dessinant beaucoup à côté qui ont fait qu’aujourd’hui j’aime beaucoup le dessin et l’art en général. Le foot est une passion depuis toujours, alors que le dessin ne l’est que depuis quelques années, mais aujourd’hui j’aime l’une autant que l’autre, c’est vraiment 50/50. D’ailleurs, je suis en train de préparer un concours d’entrée pour une passerelle d’un an pour pouvoir intégrer la HEAD [Haute école d’art et de design] par la suite.

Est-ce que le football inspire ton art ?

Un peu, mais pas systématiquement. J’ai déjà fait des dessins en lien avec le foot et même avec Servette, mais je ne pourrais pas dire que c’est mon inspiration première.

À l’inverse, est-ce que l’art inspire ton football ?

Je crois pas, non, parce que c’est deux choses qui s’opposent totalement. Quand je suis en train de dessiner, je suis dans un certain monde, et quand je joue au foot, je suis dans un autre. Et c’est ça que j’aime bien dans le fait d’avoir deux passions, c’est qu’elles n’ont quasiment rien à voir l’une avec l’autre. Ce qui est difficile, c’est que les deux prennent beaucoup de temps !

Certaines personnes considèrent que le sport est un art. Ce n’est pas ton cas, donc ?

Si, pour moi le sport est un art, mais un art bien différent du dessin.

Où est-ce qu’on retrouve l’art dans le football ?

À mon sens, on le retrouve dans un peu tous les domaines, que ce soit dans le jeu, les émotions, le suspense ou même l’effort. Tout ça, on peut le retrouver dans d’autres formes d’art.

En tant que compatriote de Cruijff, tu es presque obligée de trouver que la tactique est un art, non ?

Bien sûr. Je préfère voir une équipe crée du beau jeu qu’une équipe qui mise tout sur la contre-attaque et n’a pas la maîtrise du ballon. Et si l’équipe qui crée le beau jeu arrive à se créer des occasions et à marquer, c’est encore mieux. Là, quand toutes les conditions sont réunies, on peut dire qu’un vrai chef d’oeuvre a été crée.

Il n’y a pas que dans le jeu que le l’art est présent dans le football. Je trouve que certains stades sont vraiment beaux et bien faits, tout comme certains maillots et même certaines pelouses. On peut aussi parler d’art dans ce cas-là.

Quel stade tu qualifierais d’artistique ?

J’aime beaucoup l’Allianz Arena, que je trouve très jolie mais que je n’ai jamais pu visiter, et le Camp Nou, où j’ai pu assister à un match. Il est moins impressionnant vu de l’extérieur, mais vu de l’intérieur c’est magique.

Quel est le maillot le plus artistique ?

J’ai beaucoup apprécié le maillot du Nigeria pour la Coupe du Monde 2018 qui était très original. Cette année, j’aime beaucoup le maillot extérieur de Dortmund, il est sobre mais classe.

Tu voudrais avoir un maillot de gardienne comme ceux du Mexicain Jorge Campos ?

[Rire] Non, je ne suis pas fan du patchwork.

Si tu devais décrire ta personnalité en trois adjectifs, que choisirais-tu ?

Passionnée, motivée et réservée.