Actualités

Les news

Loick Falcy : Important de continuer à investir dans la formation
Équipe féminine
13 décembre 2019

Loick Falcy : Important de continuer à investir dans la formation

Quel est ton rôle au sein du Servette FCCF ?

Je suis coordinateur du football d’élite et entraîneur des M-17.

Quand as-tu rejoint la structure servettienne ?

Depuis le début, il y a trois ans. Je m’occupais du team ACGF M-16 féminin depuis 3 ans donc les dirigeants du SFCCF m’ont proposé d’intégrer ce nouveau staff et de travailler en coordination avec Éric Severac.

Combien d’équipes de juniors compte le Servette FCCF ?

2 équipes dans le football d’élite: M15 et M17. 4 équipes dans le football de base: FF19, FF15-1, FF15-2 et FF12.

Où s’entraînent-elles ?

Toutes les équipes juniors s’entraînent au centre sportif de Sous-Moulin, ainsi qu’au Stade des Trois-Chêne.

À la mi-saison, quel est le bilan tiré sur les équipes élite ?

Au delà des résultats, il nous faut parler d’objectifs de formation. C’est un travail sur le long terme avec différents paliers d’apprentissage, c’est pourquoi différents objectifs sont fixes en fonction de chaque catégorie. Nous sommes très content des filles que nous avons en M-15 et M-17. Elles sont à l’écoute, assidues. Elles prennent leurs responsabilités, elles essayent, elles réussissent et elles échouent Tous les ingrédients d’un apprentissage positif sur le long terme. À partir de là, le bilan ne peut être que positif. Il est important pour nous de former en concourrant et non pas de concourir en formant.

Dans quelle mesure est-ce que le projet du Servette FCCF se base sur la formation ?

Le projet vise à encadrer et développer la formation de jeunes filles dans le football d’élite, ce qui, à terme, doit nous permettre de consolider les bases de notre fondation. Il est important pour le club de valoriser les talents régionaux et, ainsi, leur permettre de grandir et de progresser dans les meilleures conditions afin qu’un maximum de ces joueuses accèdent en première équipe, comme a pu le faire cette saison Tatiana Dumauthioz, par exemple.

Les filles sont encadrées par un staff de qualité et diplômé, composé de Fanny Margelisch, Raphaël Fabrègue et moi-même, elles s’entraînent trois à quatre fois par semaine. Jérémy Faug-Porret, entraîneur adjoint et préparateur athlétique de la première équipe, intervient une fois par semaine au niveau du football d’élite afin d’amener son expertise et son expérience au jeunes filles. On a aussi Gaëlle Thalmann qui intervient pour aider les gardiennes, c’est elle qui donne l’entraînement aux M-15 et M-17. Ça contribue à entretenir une relation avec la première équipe.

Maintenant, il est important de continuer à investir dans la formation afin de créer une identité servettienne forte dans la région. La mise en place du sport-étude, équivalent avec ce qui se fait depuis des années avec les garçons, serait un atout considérable et faciliterait grandement leur évolution et leur équilibre de vie.

Comment sont les relations avec les autres équipes féminines du canton ?

C’est un peu complexe à expliquer, mais il y a déjà une collaboration à travers l’ACGF, puisqu’ils s’occupent des sélections genevoises M-11 et M-13. Étant donné que les M-15 sont chez nous, il y a cette relation qui se crée avec l’ACGF et un suivi des joueuses par rapport à ça, et ça se passe très bien, on est très contents de cette collaboration. Ensuite, avec les autres clubs, il faut savoir qu’en M-15 et en M-17, la plupart de ces joueuses sont en double-passeport, c’est-à-dire qu’elles ont toujours leur passeport dans leur club, où elles paient la cotisation, mais elles jouent pour le Servette FCCF. On doit gérer cette collaboration et la cohabitation avec les filles qui jouent et ont leur passeport chez nous.

Après, on espère toujours que les autres clubs du canton nous envoient leurs meilleurs joueuses et c’est sûr que c’est pas facile, mais dans l’ensemble ça se passe très bien et on est très contents de tout ça.

Dans quelle mesure est-ce que l’entité du Servette FC a été un apport pour cette position dans le football élite et ces rapports avec l’ACGF ?

L’entité Servette vient dans la continuité du travail qui a été fait trois ans auparavant avec l’ACGF, avec qui on avait créé un Team M-16, une équipe élite féminine, avec la vision déjà établie que les clubs récupéreraient ces équipes élite. C’est dans ce contexte que Servette est arrivé dans l’histoire et a pris en charge les équipes d’élite en collaboration avec l’ACGF. À côté, oui, on peut dire que s’il n’y avait pas l’entité Servette ce serait un peu plus compliqué, mais le travail était déjà en cours avant son arrivée. Les équipes élite M-15 et M-17 sont au Servette FCCF grâce au label de formation que l’entité Servette a reçu. Dans les M-17, on a une joueuse qui est en équipe nationale et qui, selon la volonté de l’ASF, s’entraîne une fois par semaine avec les garçons à Servette. Il existe donc aussi ce lien entre les garçons et les filles, pour les meilleures d’entre elles.

De ton point de vue, dans quelle mesure est-ce que former des footballeurs ou des footballeuses diffère ?

Très franchement, de mon point de vue, en termes footballistiques, il n’y a aucune différence. J’irai même plus loin que cela : souvent, les filles sont beaucoup plus à l’écoute que les garçons, appliquent beaucoup plus facilement ce que tu leur demandes. Après, c’est un peu plus compliqué pour elles d’aller au-delà de ça mais elles mettent très vite en pratique les consignes. Après, d’un point de vue psychologique, c’est sur que cela diffère, mais en règle générale tout se passe comme dans un groupe de footballeur, on traite avec des individus et chacun a une psychologie différente, donc ça implique de s’adapter à l’individu qui est en face de toi.

Quelles joueuses de la première équipe as-tu eu sous tes ordres et qu’est-ce que ça te fait quand tu les vois évoluer à ce niveau ?

Laura Felber, Laura Tufo, Mirela Jakupi, Tatiana Dumauthioz, Fanny Keizer ainsi que Kattalin Stahl, partie jouer aux États-Unis et Anna Colville, partie à Coventry en D2 anglaise, sont toutes passées soit par le Team ACGF M16 féminin soit par les équipes élite du SFCCF. C’est une grande fierté de faire partie de cette émulsion dans le football féminin genevois mais aussi de voir le travail accompli par les différentes entités : les clubs féminins du canton, les clubs ayant des filles dans leur section masculine, l’ACGF et le SFCCF.

En tant qu’éducateur, je suis bien évidemment content que ces jeunes filles accrochent leurs rêves et leurs ambitions, mais ce qui me fait le plus plaisir c’est avant tout de voir qu’elles sont devenues des filles « bien ».